Kenya : qui est derrière la lettre envoyée au Conseil de sécurité?

Au Kenya, la polémique enfle sur les raisons et les personnes qui sont derrière la lettre envoyée par l’ambassadeur kényan de l’ONU au Conseil de sécurité pour demander l’annulation des poursuites de la Cour pénale internationale (CPI). Trois Kényans sont accusés, dont le président Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto. Le Conseil de sécurité n’a de toute façon pas mandat d’annuler une procédure de la CPI. Samedi 11 mai, le procureur général a désavoué la démarche du diplomate kényan.

Au Kenya, les spéculations portent d’une part sur les réelles motivations de cette requête qui, pour de simples raisons juridiques, n’a aucune chance d’aboutir, mais aussi sur les raisons du désaveu. Samedi 11 mai, le procureur général, Githu Muigai, a affirmé qu’il n’avait pas été informé de cette lettre.

La veille, le vice-président, William Ruto, par le biais de son avocat, a affirmé qu’il n’avait pas été consulté et que cela ne reflétait en aucun cas la politique du gouvernement. Selon plusieurs analystes, il est assez improbable que l’ambassadeur kényan à l’ONU ait pris l’initiative tout seul d’écrire une telle lettre.

Premières tensions entre Uhuru Kenyatta et William Ruto ?

Du coup, qui aurait donné l’ordre ? Et pourquoi le président ne s’est-il toujours pas exprimé ? Les journaux de samedi s'interrogent sur la possibilité que cette affaire soit une première brèche dans l’alliance entre Uhuru Kenyatta et William Ruto.

Les relations entre Fatou Bensouda et le gouvernement kényan sont en tout cas loin d’être au beau fixe. La procureure a affirmé plusieurs fois que le gouvernement n’avait pas coopéré sur plusieurs points essentiels et que de nombreux témoins avaient été intimidés. Un certain nombre se sont rétractés depuis la confirmation des accusations en janvier 2012, dont un témoin clé dans l’affaire Francis Muthaura, la contraignant à abandonner les poursuites contre l’ancien directeur de cabinet de Mwai Kibaki.

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