La marche a permis d’étaler sur la place publique l’horreur vécue en silence dans les familles. Juste derrière Sylvia Bongo Ondimba, une mère agite deux photos. A la main droite, elle brandit un joli portrait de sa défunte fille Léna, étudiante en première année à l’université. Elle montre le cadavre ensanglanté de Léna retrouvée morte l’année dernière sous un fromager sur la place de Libreville. Le corps et le sein gauche de Léna étaient arrachés par ses bourreaux.
Devant l’Assemblée nationale où les marcheurs se sont arrêtés, une femme explose devant une caméra. Elle aussi montre les photos de sa sœur enlevée nuitamment il y a huit ans devant chez elle, devant son fils de 4 ans. Elle a été retrouvée morte dans un caniveau.
Les criminels ne sont jamais retrouvés. Leur mode opératoire est toujours le même. Ils arrachent sur la victime la langue, le corps, les organes génitaux ou les yeux. Des organes qui permettent de faire des amulettes pour espérer accéder ou se maintenir à un poste juteux.
Malgré les dénonciations, les crimes continuent et c’est pour cela que les Gabonais sont venus interpeller Ali Bongo Ondimba. « Je vous ai compris », a-t-il répondu à la foule amassée devant son palais.
Pendant ce temps, la police a interpellé au moins trois personnes proches de l’opposition qui ont participé à une contre marche pour dénoncer une récupération politique de l’événement par le couple présidentiel.