Les besoins sont importants dans tout le nord du Mali. Ils le sont encore plus dans la région de Kidal. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), un ménage sur cinq serait en manque sévère de nourriture dans le nord du pays (niveau d’alerte 3) et en manque extrême à Kidal (niveau d’alerte 4). 63% des écoles ne sont pas encore fonctionnelles dans le Nord. Aucune n’a pu rouvrir ses portes dans la région de Kidal.
Aurélien Agbenonci est le coordonateur d’Ocha au Mali. Pour lui, la difficulté est avant tout d’accéder aux populations : « La difficulté principale, particulièrement à Kidal, c’est le risque sécuritaire lié aux explosions et aussi aux attaques-suicide. Nous mettons en place une coordination civilo-militaire. Il est important de savoir où les mouvements se font et d’éviter les théâtres. Deuxième chose : il est clair que pour des ONG qui travaillent ici depuis des années dans une localité, la question ne se pose pas en termes de groupes armés, ça se pose en termes de relations entre des hommes. Les hommes se parlent, les hommes échangent, l’action humanitaire se déroule dans des conditions acceptables. »
En cas d’intervention militaire à Kidal, Aurélien Agbenonci tient à rappeler certains impératifs aux belligérants. « J’avais dit au début des opérations, explique-t-il, qu’il était important que la population civile soit protégée, qu’il était important que la présence des acteurs humanitaires soit garantie et qu’ils puissent circuler pour avoir accès aux populations. »
Les indépendantistes touaregs du MNLA demandent dans une lettre ouverte « le déploiement immédiat des observateurs des Nations unies afin de garantir la sécurité et l'intégrité physique » des habitants.