Convocation de députés tchadiens: l’opposant Ngarlejy Yorongar dénonce le non-respect de la procédure

Au Tchad, au moins sept personnes, dont deux députés, ont déjà été arrêtées suite à la tentative présumée de déstabilisation des institutions. Le ministère de la Justice a demandé, ce mardi 7 mai, au Parlement, l'autorisation d'auditionner quatre autres députés, parmi lesquels trois figures de l'opposition, Saleh Kebzabo, Ngarlejy Yorongar et Gali Gata Ngoté, ainsi qu’un député de la majorité présidentielle. Certains ont déjà reçu leur convocation, d'autres ont vu la police débarquer à leur domicile.

Le bureau de l'Assemblée nationale a répondu favorablement à la demande du gouvernement dans l'après-midi, mais lui a aussi demandé de respecter la procédure. Ngarlejy Yorongar, président du parti FAR, l'un des principaux partis d'opposition, assure que celle-ci n'a pas été respectée.

« Je m’apprêtais à aller à l’Assemblée nationale, raconte ce dernier. Je vois débarquer quatre ou cinq inspecteurs de police, qui me notifient une convocation qui n’est ni signée, ni cachetée. Dans la convocation, il est dit que je dois me présenter à la brigade criminelle dès réception de cette convocation. J’ai pris la convocation, j’ai signé ma partie, je leur ai remis leur partie. »

Puis il poursuit : « Je me suis rendu à l’Assemblée nationale. J’ai fait ma copie de la convocation que j’ai donnée au président de l’Assemblée. Et c’est après cela que le ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement envoie sa lettre, demandant l’autorisation de nous auditionner. Donc un député n’est pas, quand même, un vulgaire individu, pour qu’on puisse le prendre et l’auditionner. Il y a toute une procédure. Tout ceci n’a pas été respecté. Voilà où on en est ».

« Pas dans la complaisance »

Une affirmation battue en brèche par le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Hassan Sylla.

« La procédure a été respectée, affirme ce dernier. La preuve, le garde des Sceaux a saisi le bureau de l’Assemblée nationale afin d’obtenir son accord pour l’audition de quatre députés. (Et) je peux vous affirmer que celui-ci a donné son accord pour ces auditions. Je ne pense pas que le bureau de l’Assemblée nationale, qui est d’ailleurs composé de toutes les sensibilités politiques, puisse faire dans la complaisance. »

Par ailleurs, le collectif d'avocats qui s'est constitué pour défendre les personnalités arrêtées, dans le cadre de cette présumée tentative de déstabilisation, a déposé mardi une lettre auprès du bureau du procureur de la République. Ils protestent contre le maintien en garde à vue de leurs clients malgré l'expiration du délai légal.

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