Tentative de déstabilisation, d'atteinte à l'ordre constitutionnel, mais pas une tentative de coup d'Etat. C'est ce sur quoi insistent les autorités à Ndjamena. Une précision sémantique, mais très peu de détails finalement sur l'enquête en cours. Le procureur affirme avoir entre les mains des documents qui prouveraient une conspiration. Mais avec quel objectif ?
Ce que l'on sait, c'est qu'au moins quatre personnes ont été arrêtées. Deux députés - l'un de l'opposition, Saleh Makki de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC) et l'autre de la majorité présidentielle, Malloum Kadre - et puis deux généraux, David Ngomine, le directeur de la justice militaire, et Weidding Assi Assoué, ancien gouverneur et ministre.
Officieusement, les autorités parlent aussi d'une fusillade mercredi entre les complices de ces présumés fauteurs de troubles et la garde présidentielle. Le bilan est assez lourd, selon plusieurs sources sécuritaires, entre 3 et 8 morts et une quinzaine de blessés.
Mais voilà, deux incidents distincts ont eu lieu mercredi à Ndjamena et dans ses environs. Des militaires de la garde présidentielle ont été vus près de l'église 22 dans le 7e arrondissement, d'autres près de la caserne de Gassi. Dans un cas comme dans l'autre, des coups de feu ont été entendus par des témoins.
Plusieurs sources, au sein de l'opposition, comme de l'armée, affirment que ces incidents n'ont rien à voir avec un prétendu complot, qu'il s'agit de simples faits divers. Une manipulation du gouvernement, mais avec quel objectif là aussi ?
En tout cas, le procureur assure que l'enquête se poursuit et que cette tentative de déstabilisation a été entièrement déjouée par les forces de sécurité tchadiennes. Mhamat Saleh s'est exprimé ce jeudi soir devant la presse.