C’est une véritable insurrection des jeunes de la région de Diffa que le Premier ministre Rafini Brigi et sa délégation ont désamorcée de justesse.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le recrutement de 21 ouvriers non qualifiés par la société chinoise China National Petroleum Corporation (CNPC), depuis la capitale.
En cassant et renversant tout sur leur passage, les jeunes entendent dénoncer l’opacité dans le recrutement des agents subalternes par les sociétés chinoises et le réseau mafieux des agences de placement de la main d’œuvre dans le secteur pétrolier.
Au chevet des manifestants
La tâche n’a pas été facile pour la délégation venue de Niamey. Pendant plusieurs heures, elle a écouté les jeunes révoltés de la région du Manga, qui ont exigé, entre autres, le recrutement immédiat de 5 000 ouvriers dans la région, la résiliation des contrats de recrutement entre les sociétés chinoises et les agences de placement de la main d’œuvre, l’augmentation des salaires des ouvriers, et surtout le déblocage de la redevance minière : 15 % des recettes pétrolières pour les douze communes.
Pendant toutes les négociations, les échauffourées avec d’autres jeunes, se sont poursuivies au centre-ville. En soutien avec leurs « frères » de Diffa, les jeunes sans emploi de la région du lac Tchad cette fois-ci, ont mis le feu au palais de justice et au camping touristique.
Pour ramener le calme, le chef du gouvernement et sa délégation ont dû faire plusieurs concessions, notamment la libération de tous les manifestants arrêtés, et un comité technique sera mis en place pour étudier toutes les propositions.