Des membres de la délégation du M23 ont bel et bien quitté Kampala. Ils ont rejoint Bunagana qui est en quelque sorte la capitale politique de la zone aujourd'hui contrôlée par le M23.
Mais Bertrand Bisimwa, le président du M23, dément que son mouvement se soit retiré des discussions d'une quelconque manière alors que les discussions entre le gouvernement congolais et les rebelles sont au point mort depuis des mois. Au contraire, il affirme que c'est la délégation gouvernementale qui n'est pas au complet.
« Le gouvernement congolais a rappelé une partie de sa délégation qui n’est pas à Kampala. Nous ne savons pas quand ils reviennent alors nous avons autorisé certains de nos membres qui avaient demandé aussi d'aller voir leurs familles et après ils reviendront, explique Bertrand Bisimwa. Nous ne pouvons pas nous retirer des négociations. C'est nous qui en sommes les demandeurs ».
« Une fuite en avant »
Pour François Mwamba, membre de la délégation gouvernementale, les membres de la délégation du M23 sont partis car ils n'obtenaient pas ce qu'ils voulaient. « Il s’agit, de notre point de vue, d’une fuite en avant, estime-t-il. Comment pourraient-ils dire que les choses ne vont pas alors que la médiation n’a pas encore mis sur la table une proposition d’accord final ? Par contre, nous savons ce qu’ils demandaient : administrer la région de Rutshuru pendant 5 ans. Nous ne sommes jamais entrés dans des considérations dans le fait de céder un seul centimètre de son territoire à qui que ce soit ».
Ce qui est sûr, c'est que personne ne veut officiellement quitter la table des négociations, même si les avancées sont minimes. Ne pas froisser le médiateur ougandais, ne pas passer pour le va-t-en guerre.
Du côté du gouvernement, on attend beaucoup du déploiement de la brigade d'intervention rapide qui a pour mission de lutter contre les groupes armés dont le M23. Le M23 qui pour l'instant a eu le dessus militairement et administre une partie du territoire de Rutshuru.