Municipales au Sénégal: le mode de scrutin en question

Faut-il élire les maires au suffrage direct ou bien indirect ? Le débat est lancé au Sénégal en vues des prochaines élections municipales prévues en mars 2014. Actuellement, les Sénégalais n’élisent pas directement leurs maires mais élisent des conseillers municipaux. Trois députés de la majorité présidentielle ont déposé une proposition de loi pour introduire le suffrage universel direct. Le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, vient de le confirmer.

Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk

Fatigués d’attendre un éventuel projet de loi du gouvernement, trois députés de la coalition présidentielle ont décidé de prendre les devants. « Moi j’ai été adjointe au maire de Tivaouane, explique la députée socialiste Aissatou Bambado Sall, l’une des trois signataires du texte. J’ai vu comment les maires sont élus : il y a des négociations, des lobbies, des marchandages, ... etc. On peut perdre dans les urnes et devenir maire malgré tout. Je préfère, ajoute-elle, que les maires soient légitimes et directement responsables devant leurs administrés ».

Abdoulaye Vilane, maire socialiste de la ville de Kafrine, et vice-président de l’association des maires, reconnait qu’il a été lui-même élu grâce à des tractations. Il se dit favorable à la réforme et rappelle que c’est l’une des conclusions des assises nationales que le président Macky Sall s’est engagé à respecter.

Potentats locaux

La légitimité c’est bien, mais attention à ne pas créer des potentats locaux ou chaque maire aura son fief, comme un petit tyran, répond Ibrahima Sène, du Parti de l'indépendance et du travail (PIT), un autre parti de la coalition présidentielle. Pour lui, le conseil municipal est un contre-pouvoir, qui oblige le maire à la concertation et au dialogue.

Le bureau de l’Assemblée doit maintenant se prononcer sur la recevabilité de la proposition de loi. Aucune date n’est encore fixée.

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