Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
Pour Nicolas Tiangaye, tout est à reconstruire en Centrafrique et la situation sécuritaire est tellement catastrophique qu’un quart de la population a fui la capitale pour se réfugier dans la brousse. Le Premier ministre est venu plaider la cause de la RCA à Bruxelles : un plaidoyer avant tout financier, entre autres, pour la poursuite de l’aide au développement de l’Union européenne, le premier partenaire financier de la Centrafrique, mais surtout pour une aide budgétaire urgente, car les caisses de l’Etat sont vides.
Selon le Premier ministre centrafricain : « Les éléments qui créent les troubles dans la ville de Bangui, ce sont les éléments de la Seleka. Il est question de les cantonner. Leur cantonnement impliquera beaucoup de moyens financiers parce qu’il faudra les nourrir. Ces moyens, l’Etat centrafricain ne les a pas. »
Nicolas Tiangaye a reçu un soutien appuyé de l’ancien ministre belge Louis Michel, désormais envoyé spécial de l’Organisation internationale de la Francophonie pour la Centrafrique : « Il faut absolument que la communauté internationale comprenne qu’il est vital qu’elle délie un peu la bourse, qu’elle mette des moyens à disposition notamment pour payer ces salaires et aussi pour continuer à financer une augmentation de la Fomac ».
L’Union européenne a déjà débloqué plus de 6 millions d’euros pour la Fomac, la Force multinationale d’Afrique centrale. Mais celle-ci doit passer de 750 à 2 000 hommes. Et les nouveaux besoins de financement seront au centre des préoccupations du groupe de contact lors de la réunion du 3 mai à Brazzaville.