En un an, le nombre d’utilisateurs d’internet au Kenya est passé de 9 millions environ à 16 millions. 80% de croissance en un an, ce qui est énorme. Et la très grande majorité de ces nouveaux internautes kényans vient au net via le téléphone portable. Sur le dernier trimestre, 99% des nouveaux venus ont pris leur abonnement internet sur téléphone mobile.
Selon l’autorité de régulation, cette croissance est liée à deux choses : l’agressivité commerciale des opérateurs qui proposent des formules à coût très réduit, mais aussi un intérêt croissant des Kényans pour l’usage d’internet.
Les Kényans font un usage relativement important du M-Banking, le porte-monnaie électronique. Le M-Banking permet de transférer de l’argent, de payer des factures avec son téléphone portable, et au Kenya, il a atteint un plus haut historique l’année dernière : 1,5 milliards de shillings kényans ont transité par téléphone l'an dernier, environ 14 millions d’euros. Le Kenya est l'un des pays au monde où ce M-Banking est le plus développé, avec notamment un système qui est leader, le système M-Pesa. Pesa veut dire « argent » en swahili, la principale langue du Kenya.
Succès des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux aussi ont beaucoup de succès au Kenya : deux millions d’utilisateurs réguliers de Facebook. Le Kenya est classé comme 7e pays d’Afrique pour le nombre d’utilisateurs de Facebook.
Et dans ce contexte de croissance de l’internet mobile, il y a toute une série d’applications qui se développent aussi. Le Kenya a par exemple repris le système du MPedigree qui avait été lancé au Ghana et qui permet de lutter contre la contrefaçon de médicaments. Les clients, au marché ou dans une pharmacie, peuvent envoyer par SMS un code qu’ils trouvent sur l’emballage et ils apprennent instantanément si le médicament est authentifié.
Une tendance commune à toute l'Afrique
Le Kenya est l’un des pays moteurs du continent, l’un de ceux où la tendance est la plus marquée, mais le mouvement est général. L’Afrique est le continent dans lequel la proportion d’internautes sur téléphone mobile est la plus forte. Les analystes pensent que le continent africain va accéder à l’internet en passant l’étape de l’internet fixe.
Un cabinet de consultants qui a travaillé sur le sujet, le cabinet Deloitte, estime que près des deux tiers du trafic internet zimbabwéen ou nigérian se font déjà sur téléphone mobile. Cette proportion devrait encore progresser. Les analystes du cabinet Deloitte prévoyaient que le trafic internet mobile en Afrique pourrait être multiplié par 25 en quatre ans.
→ Pour en savoir plus, consultez iciles statistiques communiquées par la Communications Commission of Kenya