Depuis une réforme de la Constitution il y a cinq ans, l'article 35 impose au gouvernement français de demander l'autorisation des parlementaires s'il veut prolonger une opération militaire au-delà de quatre mois.
Ainsi en 2008, le Parlement avait autorisé la poursuite de l'intervention militaire française en Afghanistan. Même chose en 2009 pour le Tchad, la République centrafricaine, la Côte d'Ivoire, le Liban et le Kosovo, ou encore en 2011 pour la Libye.
Si cette disposition a été introduite, c'est non seulement pour que l'exécutif ne soit pas seul à décider en la matière, mais aussi parce que ces opérations militaires extérieures coûtent très cher.
Le Mali ne fait pas exception. Même si l'idée est de ramener les effectifs déployés à un millier de soldats d'ici la fin de l'année 2013 et même si les coûts devraient, à l'avenir, être pris en charge par les Nations unies, la facture Serval reste très salée : 100 millions d'euros rien que pour les six premières semaines.
Le Parlement a donc un droit de regard. Ceci dit, le consensus national sur le bien-fondé de cette intervention au Mali ne s'est pas lézardé jusqu'ici. Pour les mois qui viennent, l'opposition veut savoir si la relève des casques bleus sera réellement assurée. En attendant, le vote, ce lundi soir, ne devrait être qu'une formalité.
« Rester comme des veilleurs »
Deux hommes politiques, les sénateurs Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher, ont été mandatés par François Hollande pour réaliser à Bamako un rapport sur la situation politique et sécuritaire au Mali. En 130 pages, les deux hommes donnent des clefs sur l'état actuel du pays et la nécessité, d'après leur conclusion, de poursuivre cette mission Serval. Notamment pour permettre à l'élection présidentielle prévue en juillet 2013 de se tenir.