La tour Eiffel s'illumine aux couleurs de l'Afrique du Sud

Le plus célèbre monument de Paris scintille à partir de ce mardi soir 28 mai aux couleurs du drapeau sud-africain : le jaune, le vert, le bleu, le rouge et le noir. L'évènement se poursuivra tous les soirs de cette semaine. Il s'accompagnera d'un spectacle de danse gratuit présenté sur le parvis du Trocadéro. Et c'est ainsi qu'est lancée la Saison sud-africaine en France qui se déroulera toute l'année.

« Les saisons culturelles sont une manière d'accompagner la politique par la culture. C'est aussi idéal pour les mécènes qui peuvent apporter leur soutien économique et renforcer leur présence dans des pays où ils ont intérêt à agir. » Xavier Darcos, président français de cette saison croisée, annonce sans ambages l'intérêt de cette coopération culturelle.

Le principe de cet événement, organisé pour la première fois en 1995, est de mettre en relation les cultures et les savoirs de deux pays. Six mois durant, les artistes d'un pays s’exportent à l'étranger, et vice versa.

Le second volet des saisons culturelles croisées entre la France et l'Afrique du Sud avait été présenté le 17 avril à Paris. Derrière les aspects artistiques, ce sont les intérêts économiques français qui transparaissent pour ce pays émergent

Manifestations scientifiques et économiques

Si l'objectif est bien de promouvoir l’art sous toutes ses formes, de nombreuses manifestations qui visent à mettre en avant l'économie française sont organisées. Lors du premier volet de la saison croisée en Afrique du Sud, des entreprises de l’Hexagone sont intervenues régulièrement auprès des clients locaux. C’est le cas notamment de la chambre de commerce française en Afrique du Sud.

Pick’n’pay, le géant sud-africain de la grande distribution a ainsi proposé un « mois plaisir de France », ou l’on retrouvait dans des rayons spécifiques des produits typiquement locaux.

Un mécénat intéressé

L'ambassadeur de France en Afrique du Sud, Jacques Lapouge, le rappelait à l'issue de la première étape de la saison croisée : « Ces événements n'auraient pas pu voir le jour sans l'implication des grandes entreprises française. » A elles seules, elles financeraient 50% du budget total. A la tête du comité des mécènes (EDF, Total, Air France, Bouygues, Mazars), on trouve Luc Ourseul, président d'Areva, le géant du nucléaire.

Difficile de chiffrer le coût d’une telle organisation. Patricia Gangloff, chargée de communication, avance le chiffre de 1,3million d’euros, comprenant « la préparation de l’an passé, la mise en place cette année et le mécénat. » Soit 650 000 euros d’investissements répartis sur les six entreprises donatrices. Un moindre mal, quand on prend connaissance des chantiers décrochés par les Français.

Pari sur l’avenir

Bouygues TP et la RATP sont associés dans la construction d'une ligne ferroviaire express. Montant du projet : deux milliards d'euros.

Airbus équipe quant à lui la majorité de la flotte South African Airways, et a signé en mars 2010 un contrat pour la livraison de vingt A320.

Mais c'est le pôle énergie qui reste l'activité leader des échanges entre les deux pays. Areva, Alstom ou encore EDF et GDF Suez sont en tête de liste, car l'Afrique du Sud doit faire face à une demande d'électricité de plus en plus forte.

Car ce qui intéresse surtout les mastodontes français ce sont les grands projets à venir. Notamment le programme de construction d'un parc de centrale nucléaire d'ici 2030, associé à une demande de centrales électriques pour les périodes de pointes.

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