Seule à la barre, au troisième jour de son procès, Victoire Ingabire a détaillé les raisons l’ayant poussée à faire appel de sa condamnation. « Beaucoup de preuves contradictoires ont été présentées devant le tribunal de première instance par le parquet. Nous avons demandé au tribunal d’examiner ces preuves d’un œil critique, mais ils ont ignoré cette demande », a-t-elle estimé, ajoutant qu’elle souhaitait leur réexamen afin de les écarter. Ses deux avocats, présents lors de l’audience, ne se sont pas exprimés.
Mardi, le parquet avait requis 25 ans de prison en demandant à la Cour suprême de déclarer Victoire Ingabire coupable de plusieurs chefs pour lesquels elle avait été acquittée, notamment « propagation de fausses rumeurs » et mise en place d’un groupe armé.
La peine à perpétuité, réclamée en première instance, a été écartée, en raison d’un nouveau code pénal qui abaisse les peines pour certaines infractions selon le parquet.
Victoire Ingabire, présidente des Forces démocratiques unifiées, formation non reconnue par Kigali, a été arrêtée et incarcérée en octobre 2010, peu après son retour au Rwanda en vue de se présenter à la présidentielle. Une élection remportée avec 93 % des voix par Paul Kagame, chef du Front patriotique rwandais, l’ex-rébellion tutsie ayant mis fin au génocide de 1994.