Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour et notre envoyé spécial en Centrafrique,
L’envoyée de l’ONU Margaret Vogt a décrit devant le Conseil de sécurité une situation « très volatile » et « très fragile » en RCA. Première préoccupation : la présence de groupes armés incontrôlables, des milices armées par l’ancien président Bozizé et des rebelles qui échappent au contrôle de la Seleka. Inquiétude également sur les enfants soldats. Margaret Vogt rapporte que des enfants qui étaient sortis des groupes armés sont maintenant à nouveau recrutés.
Sur le plan politique, le Conseil de sécurité veut voir l’ONU s’impliquer davantage dans la période de transition en Centrafrique. Une transition qui pourrait durer un an et demi ou deux ans. L’ONU doit convaincre le nouvel homme fort Michel Djotodia de respecter les accords de Libreville. Le mot d’ordre du Conseil de sécurité est le « retour à l’ordre constitutionnel ». Personne n’a évoqué le sort de l’ancien président. Pour l’ONU, la page François Bozizé est bel et bien tournée.
« Aller de l’avant… »
A Bangui, après les contestations exprimées, relatives au Conseil supérieur de transition, les consultations vont bon train. Les forces politiques et autres représentants des diverses entités ont été reçues par les autorités. Cyriaque Gonda représente l’ancienne majorité présidentielle qui soutenait François Bozize. Même s’il souligne des imperfections, il rappelle sa volonté « d’aller de l’avant ».
« Il y a eu un manque, un déficit de concertation qui devait être impulsé par le Premier ministre dès notre retour de Ndjamena. Il ya des imperfections qui ont été relevées par toutes les parties. Mais oui, on doit aller de l’avant parce que nous avons un schéma, nous avons un délai, et nous avons un calendrier. Les chefs d’Etat de la sous-région et la communauté internationale veulent que nous soyons prêts le 15 avril (pour le nouveau sommet de la CEEAC, ndlr). Puisque ce schéma est national (et que) nous considérons qu’il y a des imperfections, nous allons les corriger au fur et à mesure, et l’ordonnance sera améliorée de façon à respecter le calendrier déterminé par les chefs l’Etat qui doivent (...) donner l’onction à la République centrafricaine pour qu’elle ne soit pas sous sanction ».
Questions autour du rôle de la Fomac
Dans la capitale centrafricaine, moins de tirs ont été entendus durant la journée du mardi 9 avril. La sécurité reste cependant très relative ce qui pose la question du rôle des 500 soldats de la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale) présents dans la capitale. « Ce n’est pas du jour au lendemain que la quiétude peut revenir, se défendle général Jean Félix Akaga, commandant de la Fomac mais nous travaillons dans ce sens. »
« En ce moment, la Fomac joue le rôle de la surveillance de la ville de Bangui, notamment par la protection de tout ce qui est édifice, banque. Et en même temps, nous procédons à des patrouilles communes avec la Seleka pour essayer de ramener la sérénité au niveau de la population. »
Interrogé sur l’évolution ou non du mandat de la Fomac, Jean Félix Akaga déclare que lors du sommet des chefs d’Etat prévu le 15 avril, de nouvelles directives seront certainement données à la Fomac. Il rejette l’idée d’une autonomie de ses soldats. « Tous les soldats de la Fomac travaillent en fonction des ordres qui sont donnés par l’état-major de la Fomac, et par les ordres que je donne à l’état-major. Donc, il n’y a pas d’autonomie ».