À Mbaïki, des pillages ont eu lieu dans la préfecture, la mairie, le Trésor public, l’hôpital, les commerces et même dans les résidences privées. Joint par RFI, vendredi 29 mars dans l’après-midi, un habitant affirmait que les pillages étaient toujours en cours et dénonçait l’absence de soutien des autorités qui, selon lui, ont quitté la ville.
Face à ce climat d’insécurité, une équipe de la Séléka s’est déplacée à Mbaïki pour transférer vers Bangui quatre ressortissants français et trois ressortissants belges qui se sentaient menacés, sans toutefois savoir s'il s'agissait des éléments de la Séléka ou bien des Forces armées centrafricaines (Faca).
De leur côté, des militaires français sont, quant à eux, partis extraire une dizaine de ressortissants français dans la localité de Batalimo, également dans la Lobaye.
Le défi de la sécurité : une des priorités
Face aux pillages qui ont semé également la panique à Bangui, après la chute du président François Bozizé, et face à une situation humanitaire qui s’aggrave, le nouvel homme fort de la République centrafricaine, le chef rebelle Michel Djotodia, s’efforce de ramener l’ordre.
Lors de sa toute première conférence de presse après son coup de force de dimanche dernier, Michel Djotodia a précisé, vendredi 29 mars, que le défi de la sécurité était une des priorités affichées du nouveau pouvoir. Il a notamment affirmé que ses hommes y travaillaient, à commencer par la capitale centrafricaine mais aussi à l’intérieur du pays.
Par ailleurs, il a évoqué la possibilité de demander l’aide de la France et des Etats-Unis pour réformer l’armée.
De son côté, la Croix-Rouge centrafricaine a fourni vendredi un bilan humain, en annonçant qu’elle avait retrouvé 78 corps dans les rues de la capitale, depuis la prise de Bangui, le 24 mars. Elle a également qualifié de « catastrophique » la situation notamment des hôpitaux de Bangui qui manquent toujours d’eau courante, d’électricité en continu et bientôt de carburant.