Encore quelques planches à scier et Tahina aura bientôt terminé la construction des latrines du camp militaire de Tulear. Un peu plus loin, certains de ses camarades jouent au foot pour passer le temps. Narindja, elle, craint le jour où le site fermera : « Sans maison, nous serons obligés de chercher une famille qui voudra bien nous laisser dormir dans sa cour ».
D’ici la fin du mois du mois d’avril, le camp devra être vidé. Et la question du relogement de ces 1500 sinistrés restent en suspens comme le reconnaît le colonel Miha, le chef du site : «Pour construire les abris de tous un chacun, c’est difficile. Mais les accompagner, on peut le faire. Par exemple, on va les doter de kits d’outillage, des bâches, du bois et puis quelques vivres pour quinze jours ».
Des vivres ou de l’argent, certains sinistrés en obtiennent en échange de leur travail. Le PAM, Programme alimentaire mondial associe, par exemple la sécurité alimentaire à la reconstruction. Les habitants répandent du sable pour assécher le marché de la ville. « Je travaille tous les jours ici de 7h30 à midi, dit cette femme. En échange, j’obtiens un sac de riz et un peu de légumes secs. Cela me permet de nourrir ma famille ».
Dans toute la ville, au moins 10.000 personnes n’ont encore ni logement ni de quoi s’acheter à manger depuis le passage du cyclone.