Les tirs se sont tus hier au soir à la lisière de Bangui mais toute la journée du 23 mars a été marquée par une sérieuse progression des éléments de la Seleka. Selon plusieurs sources, une colonne de rebelles était postée hier soir au niveau du PK 12, soit à douze kilomètres du centre-ville et du palais présidentiel.
La journée de samedi a été marquée par des accrochages à répétition entre les rebelles et les forces gouvernementales appuyées par des soldats sud-africains et l’on peut craindre une reprise des combats aujourd’hui dimanche 24 mars.
Le président Bozizé a remis ses habits de général en partant au front au nord de Bangui. Les habitants de la capitale, eux, vivent dans la terreur. Les plus riches, c'est-à-dire une infime minorité, ont pu faire quelques réserves. Les autres attendent la suite des événements naviguant entre peur et fatalisme.
Bangui appartient désormais aux hommes en armes. Tout l’après-midi, des soldats équipés de lance-roquettes, de kalashnikov ou de mitrailleuses patrouillaient sur des pick-up.
La France, qui se voit accusée pêle-mêle de ne pas intervenir ou de soutenir en sous-main la déstabilisation du pays a commencé à renforcer son dispositif pour évacuer ses ressortissants le cas échéant. Des militaires ont commencé à arriver de Libreville. Bangui a désormais les allures d’un volcan prêt à entrer en éruption à tout moment.
Pour sa part, le général Noël Léonard Essongo, représentant du médiateur Denis Sassou Nguesso, s'adresse à la Seleka afin qu'elle ne s'en prenne pas à la population.
Les rebelles de la Seleka ont coupé l'électricité en arrivant hier à Bangui. Toute la ville est plongée dans le noir, une tactique militaire, explique l'un des porte-parole du mouvement. Mais les habitants de la capitale ont mal vécu cette nuit sans électricité.