Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Les premières négociations sur la résolution proposée par les Français ont duré dix heures. Ce renforcement de la Monusco suscite beaucoup d’interrogations et de réticences à l’ONU. En particulier cette fameuse Brigade d’intervention.
Le texte crée une force spéciale chargée de mener des « opérations offensives » pour « neutraliser et désarmer » les groupes qui sévissent dans l’est de la RDC. C’est une évolution radicale avec le mandat jusqu’ici essentiellement défensif des casques bleus.
Cette évolution inquiète la Russie et la Chine, attachées au principe de non-ingérence. Les contributeurs de troupes, le Pakistan et le Guatemala, craignent de leur côté que leurs soldats soient désormais pris pour cible par les groupes armés. Les Etats-Unis doutent sérieusement de l’efficacité de cette force.
Enfin, en coulisse, le Rwanda voit d’un très mauvais œil cette force clairement dirigée contre le M23, cité à plusieurs reprises dans le texte, mais le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, reste pour l’instant convaincu que cette Brigade d’intervention est nécessaire pour mettre fin au règne des groupes armés dans la région des Kivu.