Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Rendre hommage à Aimé Césaire au Sénégal et non en Martinique, pour l’OIF une invitation au voyage, le voyage qu’a fait Aimé Césaire lui-même. Un voyage qui a commencé en septembre 1931, quand Aimé Césaire rencontre dans les couloirs du Lycée Louis Legrand à Paris, un certain Léopold Sedar Senghor.
« Ils se rencontrent et ils se présentent, raconte le poète sénégalais Amadou Lamine Sall, directeur de la Maison africaine de la poésie internationale. L’un vient du Sénégal, d’Afrique, Senghor et l’autre vient des Caraïbes et c’est Aimé Césaire. Ils se lient d’amitié et c’est une rencontre décisive. C’est Senghor qui a fait découvrir d’où il venait, qui il était. C’est comme si cela avait été une nouvelle naissance. Senghor est un homme tranquille, il vit en Afrique trempé dans ses propres traditions alors qu’Aimé Césaire c’est un esclave révolté. Mais ils ont le même combat : la défense de la culture noire ».
Pour Macky Sall, le président sénégalais, le combat pour la négritude est toujours d’actualité : « Le combat n’est pas dépassé si l’on considère que la négritude peut être définie comme étant l’ensemble des valeurs du monde noir. Bine entendu la forme de la lutte va changer mais nous avons notre apport dans cette mondialisation dévastatrice de l’identité. Nous avons besoin de rester nous-mêmes tout en étant ouverts ».
Des professeurs et spécialistes d’Aimé Césaire sont invités mais aussi des membres de sa famille et des personnalités sénégalaises comme Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale. Claude Bartolone le président de l’Assemblée nationale française et Christiane Taubira, la ministre de la Justice sont attendus à Dakar pour la clôture vendredi, de cet hommage de l’OIF à Aimé Césaire.