Les rebelles de la Seleka sont en colère et ce n'est pas la première fois qu'ils l'expriment. Une délégation conjointe du gouvernement et de la communauté internationale (avec notamment le médiateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) est allée à leur rencontre à plusieurs reprises pour négocier, entre autres, leur cantonnement.
La dernière fois, il y a trois semaines à Damara, les discussions s'étaient mal passées mais les rebelles avaient accepté de se replier sur Sibut. Cette fois, cinq ministres issus de leurs propres rangs ont fait le déplacement et cela ne les a visiblement pas calmés, au contraire.
Les rebelles ont renvoyé le reste de la délégation à Bangui et ont décidé de retenir les cinq ministres, dont Michel Djotodia, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, dans cette localité située à 150 kilomètres au nord de Bangui.
La Seleka réitère ses revendications
Ils ont émis une liste de revendications, toujours les mêmes : la libération des prisonniers politiques, la reconnaissance des grades, l'intégration de leurs troupes au sein des FACA (les Forces armées centrafricaines), mais aussi le départ des troupes sud-africaines présentes sur le territoire, la levée des barrages illégaux ou encore l'envoi de 2 000 hommes de la Seleka à Bangui.
Ils donnent 72 heures au gouvernement pour accéder à leurs revendications ou ils assurent qu'ils sont prêts à reprendre les armes. C'est une nouvelle situation de crise, plus de deux mois après la signature des accords de Libreville.
La médiation, justement, est furieuse. Pas seulement à cause de l'attitude des rebelles, mais aussi en raison de la mauvaise volonté mise par les deux parties à mettre en application ces accords.