Les retours de personnes qui se sont réfugiées dans les pays frontaliers avec le Mali ou qui ont trouvé refuge dans d’autres régions maliennes, sont de plus en plus nombreux. Après la libération de la ville par les armées française et malienne, fin janvier, Gao est redevenue une ville calme et les cars de retour de la capitale, Bamako, sont bondés. Mais si les retours sont nombreux, les besoins aussi.
L’ONG malienne, qui a commencé le recensement de ces personnes, le 2 mars, indique que « leurs premiers besoins sont alimentaires » et que les denrées alimentaires existantes à Gao sont non seulement insuffisantes mais aussi très chères.
Joint par RFI, Almahadi Ag Akeratane, responsable de Tassaght à Gao, souligne l’importance de l’enquête sur le nombre de retours et sur les besoins prioritaires de ces populations pour pouvoir demander de l’aide à l’étranger.
A Gao, a sécurité est revenue mais le retour à la normale est encore loin. RFI a pu joindre un hôtelier, rentré à Gao, depuis une semaine. Lui aussi a tout perdu et est revenu sans rien.
« L’hôtel est carrément saccagé. Il faut tout reconstruire à Gao. Tout est détruit. », a-t-il témoigné. « Il n’y a pas de travail ; la population n’a pas de travail parce qu’il n’y a rien. Il n’y a pas l’administration, il n’y a pas de banques, il n’y a rien », a insisté cet habitant de Gao. Il dit cependant avoir de l’espoir car, explique-t-il, « Il y a trois, quatre mois je n’imaginais même pas pouvoir rentrer chez moi ».