Pour le docteur Denis Mukwege, la situation ne s’est pas améliorée, au contraire. On assiste même, selon lui, à une recrudescence des cas de viols. Les 300 lits de l’hôpital Panzi qu’il dirige à Bukavu sont tous occupés.
Invité mardi 12 mars du centre culturel belge Wallonie-Bruxelles, à Kinshasa, le Dr Mukwege a livré un témoignage poignant de son activité quotidienne à Bukavu. « Il y a juste quatre jours, on m’a appelé pour soigner, examiner, une petite fille. Une petite fille de six ans qui avait été violée », rapporte-t-il. « Quand vous écoutez le langage, pour exprimer ce qui s’est passé, d’une petite fille de six ans... Comme adulte, tout ce que ça crée en vous... Vous vous révoltez ! Vous dites : ce n’est pas possible ! »
Le Dr Denis Mukwege avait fui vers l’Europe, après avoir échappé à une tentative d’assassinat l’année dernière. Il est revenu en janvier dernier, à la demande des femmes du Sud-Kivu. Les autorités lui ont promis une protection, mais il ne se sent pas en sécurité. Il appelle la Monusco, la force des Nations unies, à venir protéger son hôpital ainsi que sa famille et lui-même.