Police et journalistes burundais ont joué à cache-cache dans les rues de Bujumbura ce mardi matin. Les autorités avaient déployées dès l’aube des dizaines de policiers à tous les carrefours dans un large périmètre englobant le palais de justice.
Mais les journalistes burundais étaient décidés à agir malgré la décision du maire de Bujumbur : « Nous sommes très déterminés à marcher pour chercher la justice et pour notre confrère Hassan Ruvakuki », explique une manifestante. « On n’a pas eu peur parce que la police a essayé de nous faire peur », témoigne un journaliste.
Ils se sont donc regroupés à la dernière minute place de l’Indépendance, puis se sont dirigés vers le palais de justice sous les applaudissements de centaines de badauds. La centaine de journalistes s’est heurtée à un cordon policier avant d’avoir atteint son objectif. Après une vingtaine de minutes de pourparlers, les journalistes ont rebroussé chemin dans le calme et toujours en rang.
« De toute façon, nous, nous avons pu manifester bien que nous n’ayons pas pu arriver au palais de justice pour chercher cette justice dont nous avons tant besoin, surtout pour notre confrère Hassan », affirme le président de l’Union burundaise des journalistes, Alexandre Niyungeko.
Par crainte des réactions des bailleurs de fonds, la police burundaise n’a pas usé de la violence comme elle l’avait fait la dernière fois. Les journalistes burundais, eux, se disent déterminés à reprendre leur manifestation mardi prochain et cela jusqu’à ce qu’ils obtiennent la libération de leur collègue emprisonné injustement, selon eux.