C’est la première fois que l’opposition était présente aux élections législatives, à Djibouti, depuis dix ans. Les six principaux partis d’opposition se sont rassemblés sous la bannière de l’Union du salut national, pour faire face à l'Union pour la majorité présidentielle, l'UMP, parti d'Ismaël Omar Guelleh, qui a accédé au pouvoir en 1999. La coalition d’opposition affirme que de nombreux délégués issus de ses rangs ont été expulsés des bureaux de vote et qu’il y a eu des « bourrages d’urnes ».
Daher Ahmed Farah, porte-parole de l'USN, a été arrêté à son domicile alors qu’il était au téléphone avec notre journaliste Ghislaine Dupont. Un document fort, que nous vous proposons d’écouter ci-dessous :
Après cette interpellation à son domicile, Daher Ahmed Farah affirme avoir été conduit au commissariat central, puis avoir été remis en liberté sans que rien ne lui soit signifié quant au motif de son arrestation. « Cela s’inscrit dans une stratégie de réduction au silence, c’est de l’intimidation, c’est clair », juge-t-il.
Daher Ahmed Farah dénonce des fraudes massives, « dans la capitale, mais surtout en province ». Selon lui, vingt-quatre bureaux de vote ont été interdits aux délégués de l’opposition dans les circonscriptions du nord du pays. A Tadjourah, une circonscription du nord, « une dizaine de bureaux étaient totalement contrôlés par le régime, avec ce que cela comporte comme bourrage d’urnes », accuse-t-il.
Par ailleurs, l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme a indiqué que le vice-président de la Ligue djiboutienne des droits de l'homme a été arrêté mercredi dernier, lors d'un meeting de l'opposition. Il serait depuis détenu au secret.