Une toyota wagon - c'est-à-dire fermée à l'arrière -, a explosé jeudi matin vers 8h30 dans le quartier de Tazara à la sortie de Kidal. L'explosion a eu lieu au moment où la voiture entrait dans un garage, tout près d'un forage où les éleveurs, mais aussi les militaires tchadiens qui sécurisent la zone, viennent s'approvisionner.
Selon un notable de la ville joint par RFI, il y aurait deux morts : le kamikaze et un civil. Selon des témoins, le kamikaze était de peau noire et n'était pas originaire de la région.
L'explosion a eu lieu à 500 mètres du camp 2 occupé par les militaires français. Ce camp était-il la cible ? Peut-être, mais difficile de le confirmer puisque la voiture a explosé avant.
A Kidal, certains habitants ne sont en tout cas pas étonnés de ce qui vient de se passer. Plusieurs d'entre eux confirment qu'il restait encore des membres d'Aqmi et d'Ansar Dine dans la ville et aux alentours.
Dans la soirée de jeudi, le porte-parole du Mujao a revendiqué l'attentat. « Nous sommes arrivés à rentrer sans aucun problème à l'intérieur de Kidal même pour faire exploser comme prévu un véhicule », a déclaré Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao.
Tirs à l'arme lourde à Gao
Des hélicoptères français ont survolé Gao jeudi après-midi. Des soldats français ont aussi été déployés en renfort au centre de la ville afin de venir en aide à l'armée malienne qui affronte depuis mercredi soir des jihadistes qui se seraient infiltrés en ville, dans la mairie et le palais de justice notamment.
La confirmation a d'ailleurs été donnée à la mi-journée par le Mujao, le groupe qui occupait la ville il y a encore quelques semaines. Il assure avoir envoyé mercredi des hommes pour mener une contre-offensive pour libérer Gao.
Jeudi soir, en marge d'une réunion de l'Otan à Bruxelles, le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que des forces jihadistes ont été délogées de la mairie et de la résidence du gouverneur qu'elles occupaient par les forces maliennes, appuyées par les soldats français. Selon le ministre, cinq islamistes armés ont été tués dans les combats.
Jeudi matin, les combats ont été violents avec des tirs à l'arme lourde. Le marché aux légumes a brûlé, une station-service aussi. Les gens sont restés terrés chez eux. Et jeudi soir, ils étaient encore nombreux à ne pas oser sortir. Un habitant de Gao évoque un état de « panique générale » dans la ville dont les rues ont été « désertées ».
Il faut préciser que la situation à Gao n'a jamais été stabilisée depuis l'entrée des Français dans la ville, fin janvier. Il y a notamment déjà eu deux attentats kamikazes dans la ville.