« Pour nous, c’est une victoire, nous sommes satisfaits ! » Le béret rouge qui prononce ces mots n’est pas à moitié content. Et pour cause ! Il vient d’obtenir ce pourquoi il lutte depuis des mois. Les bérets rouges ne seront finalement pas dissous mais simplement restructurés.
Ils conservent même leur camp militaire de Djicoroni-Para, à Bamako, où sera installée une compagnie d’instruction. Et ils partiront combattre dans le Nord, précisément à Gao et Tombouctou, après une période de préparation. Le tout, non pas dans le cadre de réaffectations mais au sein de compagnies propres, estampillées « bérets rouges ».
Ces dispositions seront effectives au plus tard au 1er mars 2013, c’est-à-dire d’ici la fin du mois. La décision a été prise par le Premier ministre Diango Cissoko et par le président de transition Dioncounda Traoré, qui entendent ainsi forcer un processus de réconciliation au sein de l’armée malienne.
Cela faisait dix mois que le conflit sanglant était dans l’impasse entre bérets rouges, proches de l’ancien président ATT, et bérets verts, auteurs de coup d’Etat du 22 mars 2012. Des tirs avaient encore été échangés la semaine dernière à Bamako.
Cette décision en forme de compromis ne satisfera pas tout le monde au sein de la hiérarchie politico-militaire. C’est le ministre de la Défense, le général Yamoussa Camara, qui devra veiller à son exécution. Celui-là même qui, il y a quelques jours encore, traitait les bérets rouges présents à Bamako de « déserteurs ».