Peu après les faits, sur les lieux de l’attentat, le corps déchiqueté du kamikaze, un adolescent, était encore visible. Il est arrivé du Nord, à moto, en provenance de la route qui mène vers Bourem. Arrêté à un poste de sécurité sur Gao, le kamikaze vêtu d’un uniforme de l’armée malienne a actionné sa ceinture explosive.
Sa ceinture a explosé. Mais pas l’obus qu’il transportait. Miraculeusement. Donc, pas de dégât chez les soldats maliens. La moto calcinée du kamikaze était encore éparpillée à terre dans la journée de vendredi. Non loin d’un bras du fleuve Niger où la scène s’est déroulée, on voyait encore des débris de ses chaussures.
Deux combattants arrêtés en Algérie
C’est le premier attentat opéré par un kamikaze dans le nord du Mali. Une attaque revendiquée rapidement par le Mujao. Elle intervient au lendemain de l’arrestation par l’armée algérienne de deux combattants d’Aqmi. Les deux islamistes, un Algérien et un Malien, ont été interceptés à Tinzaouaten à la frontière algéro-malienne, selon le journal El Watan. Des kalachnikovs et des ceintures d’explosifs ont été récupérées dans leur véhicule.
Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, affirme que les troupes maliennes ont été visées parce qu'elles soutiennent « les ennemis de l'islam ». Une référence aux troupes françaises présentes sur le territoire national. Le Mujao annonce que d'autres attentats auront lieu. A cette fin, des kamikazes auraient même déjà infiltré des localités, selon le groupe islamiste.
Les troupes franco-tchadiennes à Tessalit
Mais qu'à cela ne tienne. Quatre semaines après le début de l’opération Serval, l’intervention continue dans le nord du Mali pour combattre les islamistes. Les troupes franco-tchadiennes poursuivent leur progression. De Kidal, elles ont avancé dans un premier temps vers la localité d’Aguelhok à 160 kilomètres au nord de Kidal. Aucune résistance n’a été observée.
Ce vendredi, les troupes franco-tchadiennes sont arrivées à Tessalit, à 250 kilomètres au nord de Kidal. Il n’y a pas eu de combat non plus. Aguelhok et Tessalit sont deux zones où les jihadistes trouvent généralement refuge. La guerre n’est donc pas terminée parce que comme à Gao, les jihadistes entendent utiliser la guérilla, dans ce que l’on appelle la guerre asymétrique.
Il y a un aéroport à Tessalit. Pendant longtemps, l'endroit était convoité par des puissances étrangères qui souhaitaient y installer une base militaire pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel.