Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Une cérémonie solennelle pour marquer l’évènement : c’est la 1e fois en Afrique que les tribunaux d’un pays vont juger des atrocités commises dans un autre pays.
Au sein des juridictions sénégalaises, deux chambres extraordinaires sont d'ores et déjà mises en place : une chambre d’instruction et une chambre d'accusation. Quatorze magistrats sénégalais ont été désignés par le gouvernement du Sénégal.
Les deux autres chambres (la chambre d’assises qui pourra juger l’ancien président tchadien en 1e instance, et la chambre d’appel) ne seront quant à elle installées que si procès il y a. Car Hissène Habré est présumé innocent. Il peut encore bénéficier d’un non-lieu.
Selon une bonne source, le procureur devrait ouvrir son enquête dès la semaine prochaine. Il pourrait rapidement se rendre en Belgique pour récupérer le dossier Habré assemblé par la justice belge, « et c’est un dossier étayé et volumineux », à en croire cette source. L’équipe des juges d’instruction se déplacera ensuite au Tchad pour ses investigations.
Aucune date n’est encore fixée pour le procès. Mais il est prévu quinze mois maximum pour l’instruction et sept mois pour le procès, dont cinq pour les audiences. Encore cinq mois supplémentaires sont prévus pour les procédures d’appel.
En tout cas, le financement est bouclé : 7,4 millions d’euros (4,8 milliards de francs CFA). Les principaux contributeurs sont le Tchad, l'Union européenne, les Pays-Bas, l'Union africaine, l'Allemagne, la Belgique et la France.