La police ghanéenne a organisé l’arrestation, lundi 4 février, de l’un des piliers de l’appareil sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo, le commandant Jean-Noël Abéhi. Comme le leader des patriotes, Charles Blé Goudé, arrêté à Téma, près de la capitale Accra il y a trois semaines et remis à la police ivoirienne en moins de 24 heures, l’officier de la gendarmerie Jean-Noël Abéhi a été transféré dans la nuit de lundi à mardi. Il est arrivé à l’aube à Noé où les policiers ghanéens l’ont remis à leurs collègues ivoiriens.
Avec d’autres militaires et civils en exil, le commandant Jean-Noël Abéhi est soupçonné par les autorités ivoiriennes de faire partie des organisateurs de certaines attaques qui ont visé l’année dernière plusieurs camps et positions de la police, de la gendarmerie et de l’armée. L’officier avait fui son pays quelques mois après la fin de la crise post-électorale. Il avait pourtant reconnu officiellement le pouvoir d’Alassane Ouattara et était resté dans le camp de gendarmerie d’Agban, grâce notamment à la médiation du président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Charles Konan Banny.
Un ancien cadre de la galaxie patriotique également arrêté
Un autre pro-Gbagbo est également tombé dans les filets de la police ghanéenne et faisait partie du même convoi arrivé ce mardi matin à la frontière ivoiro-ghanéenne. Il s'agit d'un ex-cadre de la galaxie patriotique, l’ancien secrétaire général de la Fesci, Jean-Yves Dibopieu, successeur de Charles Blé Goudé à la tête de la Fédération estudiantine et scolaire qui avait invité chaque patriote à s’en prendre au moins à un Français en novembre 2004.
Pas d'amnistie avant un jugement
Depuis l’élection de John Dramani Mahama à la présidence en décembre dernier, le Ghana a visiblement décidé d’exécuter les mandats d’arrêt internationaux émis par la Côte d’Ivoire. Ces livraisons de pro-Gbagbo interviennent au moment où le gouvernement ivoirien et le FPI ont entamé des discussions directes
A la demande d’amnistie immédiate par le parti de l’ex-chef d’état pour les crimes commis pendant la période postélectorale, le pouvoir répond que l’amnistie ne doit intervenir qu’après le jugement des auteurs de ces crimes.