Le gouvernement centrafricain est au travail, assure son chef

Le Premier ministre Nicolas Tiangaye s’est dit soulagé, ce mardi 5 février, par la mise en place du gouvernement d’union nationale et de transition. L’annonce de la composition de la nouvelle équipe ministérielle - nommée dimanche par le président François Bozizé - avait immédiatement suscité le mécontentement, notamment chez les membres de l’ancienne rébellion, la Seleka. Cependant, Nicolas Tiangaye a affirmé, lors d’une conférence de presse, n’avoir enregistré aucun retrait « d’une entité quelconque ».

Le Premier ministre centrafricain a fait taire les mauvaises langues en faisant savoir à la presse que, pour l’instant, il n’a reçu « aucune démission » d’un membre du gouvernement, ni « aucun retrait d’une entité quelconque » à titre collectif. Il a par ailleurs affirmé, avec un sentiment de « soulagement et d’espérance », que l’équipe constituée s’est déjà mise au travail, depuis lundi.

Requête au médiateur

L’annonce du nouveau gouvernement avait provoqué une levée de boucliers des représentants politiques de la Seleka, qui se plaignaient de ne pas avoir assez de ministères. Les rebelles ont obtenu le siège stratégique de la Défense et le portefeuille de vice-Premier ministre. Mais ils ont tout de même contesté la répartition des postes. L’exemple cité est celui de certains ministères clés, tels que la Diplomatie, la Justice ou encore la Sécurité, que le chef de l’Etat a gardés pour lui.

Contesté également, l’existence de ministres délégués qui vont « doubler » certains ministères comme les Finances et la Défense, censés être laissés à l’opposition et à la rébellion.

Joint par RFI, Christophe Gazambeti, porte-parole de la Seleka, affirmait lundi que son mouvement n’allait pas « claquer la porte du gouvernement » mais qu’il « suspendait » ses prises de fonctions « en attendant que le Premier ministre fasse le nécessaire de manière à ce que nous nous retrouvions – qualitativement et quantitativement – dans ce gouvernement », déclarait Christophe Gazambeti.

Ce mardi, le Premier ministre Nicolas Tiangaye a affirmé, de son côté, que la Seleka avait adressé une requête au médiateur de la crise, Denis Sassou Nguesso - président du Congo -, conformément aux accords de Libreville.

Les accords de Libreville prévoient qu’en cas de protestation d’un ou plusieurs points, les parties doivent adresser une requête au médiateur de la crise, pour trouver une solution. Lors de sa conférence de presse, Nicolas Tiangaye a dit précisément attendre la réponse du médiateur. « Je suis dans l’état d’esprit d’un combattant à qui on a fixé une mission à accomplir, avec des objectifs à atteindre. C’est une tâche à laquelle chaque Centrafricain doit apporter sa pierre », a-t-il précisé, faisant aussi allusion à tous les protagonistes de la crise déclenchée depuis le 10 décembre et attendant qu’ils se mettent tous au travail.

Le gouvernement, les rebelles et l'opposition avaient signé un accord de paix, le 11 janvier à Libreville, prévoyant la formation d'un gouvernement d'union nationale après la récente offensive qui a mené la Seleka aux portes de Bangui. Le nouveau gouvernement a une durée de vie d’un an renouvelable. Et selon les accords de Libreville, le président Bozizé n’a pas le pouvoir de destituer le Premier ministre.

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