Le président burkinabè, qui prend rarement la parole lors des sommets de l’Union africaine, a organisé une conférence de presse pour partager son analyse de la situation au Mali. Celle-ci « était, il n’y a pas longtemps encore, très grave, estime Blaise Compaoré. Aujourd’hui nous pensons que le pire est passé, mais il nous faut construire dans ce pays une paix durable. »
Et M. Compaoré d'ajouter : « Comme on le sait, cela ne passe pas seulement par la guerre. Il faut mettre en place un dispositif de dialogue politique, que les Maliens, dans un dialogue inter-malien, puissent se parler à nouveau. Et bien sûr, créer le cadre pour légitimer les institutions dans ce pays. Et nous serons à côté des Maliens avec la communauté internationale pour cela. »
Blaise Compaoré est donc disponible pour poursuivre la mission de médiation que lui a confiée la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), même s’il n’a pas su éviter la guerre.
« Ma mission n’a pas été inutile », s’est défendu le président, citant en exemple la scission au sein d’Ansar Dine, et la création du groupe dissident Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). « Les membres avaient participé aux pourparlers de Ouagadougou en décembre et sont désormais prêts à combattre Ansar Dine et ses partenaires d’Aqmi. Et surtout, ils sont prêts à négocier. »
Enfin, le président burkinabè espère que l’Afrique et ses partenaires vont se montrer généreux lors de la conférence des donateurs à Addis-Abeba ce mardi 29 janvier. « Si on ne boucle pas le budget de la force africaine, on risque l’enlisement. C’est le danger de ce type d’opérations », a alerté le président burkinabè.