Le verdict rendu l'an dernier contre l'ancien maître de Monrovia, 50 ans de prison, n'avait satisfait personne. Pas l'accusation, qui réclame 80 ans de prison. Elle reproche à Charles Taylor d'avoir carrément donné des ordres directs aux rebelles du RUF, mais les juges ont estimé l'an dernier que cela n'avait pas été prouvé, et ils ont condamné l'ancien président libérien pour avoir aidé et encouragé la campagne de terreur des rebelles sierra-léonais.
L'accusation voudrait donc voir alourdir la peine en appel, son représentant Nick Koumjian l'a rappelé à l'audience. C'est le premier procès d'un chef d'Etat devant la justice internationale depuis Nuremberg, cela a des conséquences énormes. Il faut tenir pour responsables non seulement ceux qui ont perpétré les crimes, mais aussi ceux qui les ont soutenus.
La défense a pointé des erreurs factuelles
Mais pour la défense, le jugement qui condamnait l'an dernier Charles Taylor pour son soutien au RUF, repose sur nombre d'inexactitudes, de contradictions et d'erreurs factuelles. L'accusé, qui plaide non coupable, espère au moins voir sa peine réduite. Il était bien présent aujourd'hui, en costume sombre et cravate rouge, attentif, au cours de ces heures d'audiences et de débats avant tout techniques, portant sur l'interprétation du droit.