Plusieurs sources annonçaient samedi soir la mort de ce journaliste bien connu à Gao, notamment pour avoir continué à faire tourner sa radio dans des circonstances difficiles, sous le contrôle des islamistes. Une information relayée, entre autres, par un adjoint au maire de Gao, le directeur d'une autre radio privée de la ville, un habitant et même un communiqué du gouvernement.
Mais depuis, l'intéressé, Kader Touré, a lui-même pu contacter RFI par téléphone satellitaire. Et il assure qu'il est à Gao, bien vivant : « Je me porte très bien. Je ne me reproche absolument rien. D'ailleurs ça fait quelques temps que je ne passe même pas sur l'antenne pour donner des informations. Je ne sais pas ce que l'on me reproche. Je suis vraiment très étonné d'entendre cette information qui est venue de nulle part ».
Un enregistrement que plusieurs de ses confrères ont pu écouter. Ils certifient qu'il s'agit de la voix du responsable de Radio Hania. Alors certains s'interrogent : y a-t-il eu volonté de manipulation ? Si oui, par qui, pourquoi ? La deuxième partie du récit relayé samedi par plusieurs sources évoquait un soulèvement populaire contre les islamistes du Mujao encore présents à Gao. Mais rien de cela n'a pu être confirmé.
Une confusion qui illustre en tout cas la difficulté d'informer sur Gao, une ville aujourd'hui isolée, où les réseaux de téléphonie mobile sont coupés depuis une semaine. Presque aucune communication n'est possible, à moins de posséder un téléphone satellitaire.