Nicolas Tiangaye Premier ministre, un chemin vers la paix semé d'embûches

L'opposant et avocat centrafricain Nicolas Tiangaye a été nommé jeudi 17 janvier après plusieurs jours de tergiversations, au poste de Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale. Selon les accords conclus avec Libreville, il ne pourra pas se présenter à la présidentielle de 2016, de même que le président François Bozizé.

Dans un pays où -il le reconnaît lui-même- tout est prioritaire, le premier défi de Nicolas Tiangaye sera de former un gouvernement capable de rassurer les bailleurs de fonds et où, inévitablement, chaque camp politique ne trouvera pas son compte. « Il me faudrait nommer mille ministres et encore, cela ne suffira pas pour satisfaire tout le monde », admet en souriant le nouveau Premier ministre de transition.

Quelle sera la qualité de sa cohabitation avec François Bozizé qui a bien tenté d’éviter sa nomination ? C’est l’une des grandes interrogations du moment. A Bangui, ce n’est un secret pour personne, les deux hommes se vouent une franche hostilité et si Nicolas Tiangaye dit sans convaincre qu’il espère une relation apaisée avec le président, un proche du chef de l’Etat lance à propos de l’ex-défenseur des droits de l’homme : « Il a beaucoup parlé. Maintenant nous allons le voir à l’œuvre. »

Nicolas Tiangaye aura du mal à trouver du soutien du côté du palais de la Renaissance, mais il devra également surveiller, comme le lait sur le feu, tous les exclus du nouvel exécutif.

Pour accomplir ses principales missions -la pacification, la refonte du secteur de sécurité, la relance d’une économie moribonde et la préparation des futures élections législatives qui, de l’avis général, n’ont aucune chance de se tenir dans un an- le nouveau Premier ministre part avec un a priori favorable des chancelleries étrangères. Mais gare à lui : à Bangui, l’état de grâce ne dure pas cent jours.

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