Hasard du calendrier : la grève des travailleurs agricoles a repris le jour de la rentrée des classes. C'est donc clair : la trêve estivale est bien terminée.
Dans la région de De Doorns, à une centaine de kilomètres de la grande ville du Cap, la police répondait aux travailleurs armés de pierres qui brûlaient pneus et véhicules, avec balles en caoutchouc et bombes assourdissantes.
La scène rappelait la violence qui avait marqué les grèves de l'année dernière dans la région : deux personnes étaient mortes, et les destructions d'installations agricoles avaient, selon le gouvernement, coûté 13 millions d'euros.
Le mot d'ordre est resté le même : faire plus que doubler le salaire journalier minimum, de 6 à 13 euros par jour. Mais la crise va plus loin que de simples revendications salariales. Un délégué syndical a publiquement accusé le patronat de racisme, tandis qu'un autre syndicat explique, dans un communiqué, que les conditions de travail des ouvriers, généralement noirs, face à leurs employeurs, généralement blancs, sont comparables à ce qui existait sous l'apartheid.
Les tensions sont donc fortes et le conflit d'autant plus sensible que l'on est en pleine saison de cueillette des fruits et légumes et que les vendanges approchent. Le blocage des routes et du travail pourrait donc causer de lourdes pertes pour cette région clé pour l'agriculture du pays, d'où viennent les deux tiers des exportations.