En Tunisie, les prisonniers salafistes cessent leur grève de la faim

Les associations tunisiennes des droits de l'homme s'inquiètent de la généralisation du recours à la grève de la faim chez les prisonniers. Certains détenus ont cessé ce mercredi leur grève, mais cette pratique demeure souvent l'ultime recours pour se faire entendre.

Ils ont décidé de cesser leur grève de la faim. Ainsi, soixante-cinq prisonniers tunisiens issus de la mouvance salafiste se sont réalimentés après avoir obtenu de l'administration pénitentiaire une amélioration de leurs conditions de détention. Pourtant, sept autres prisonniers refusent toujours de cesser leur grève même s'ils ont accepté des soins médicaux.

Inquiétude sur deux cas emblématiques

L'inquiétude demeure donc pour les organisations des droits de l'homme. Une inquiétude qui se focalise sur deux cas emblématiques. D'abord celui de Mohamed Nasr, salafiste en grève de la faim depuis un mois et qui se trouve depuis quelques jours hospitalisé dans un état grave. Puis celui de Sami Farhi, directeur de la télévision Ettounsiya TV, incarcéré depuis août, et qui a cessé de s’alimenter depuis le 18 décembre pour obtenir sa libération. Placé en soins intensifs, il ne peut recevoir la visite de ses avocats.

Des dizaines de détenus ont eu recours à ce procédé extrême

Les associations tunisiennes des droits de l'homme déplorent cette généralisation du recours à la grève de la faim et l'inaction des autorités. Depuis quelques semaines, des dizaines de détenus, salafistes ou de droit commun, ont eu recours à ce procédé extrême. Face au silence des autorités, les prisonniers tunisiens ont parfaitement intégré que la faim, leur faim, justifiait les moyens et était parfois leur dernier moyen pour se faire entendre.

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