Dans la matinée, les rebelles sont venus au contact de l'armée régulière à cinq kilomètres au nord-est de Bambari, sur l'axe menant à Ippy. Les combats à l'arme automatique et au lance-roquettes, ont duré plus de deux heures.
Subissant l'assaut, les forces armées centrafricaines se sont repliées. La ville de 50 000 habitants est désormais aux mains des hommes de la coalition Séléka comme le décrit un commerçant.
« Ils sont en possession de la ville, explique-t-il. Ils ont mis en place des postes de contrôle à chaque sortie de la ville. Sur l’axe Bambari-Grimari, sur l’axe Bambari-Ippy, sur l’axe Bambari-Alindao. Et même dans le centre-ville. Pour le moment, il n’y a pas de pillage. Les autorités sont toutes parties, il n’y a que la population sur place. »
D'après un habitant, l'armée régulière serait désormais repliée à l'ouest de Bambari dans la direction de Grimari. Préfecture, zone militaire importante, Bambari est située à 385 kilomètres de Bangui.
« Obligés de continuer d'avancer »
De son côté, Eric Massi, le porte-parole de la rébellion, affirme sur RFI que l'armée centrafricaine multiplie ses attaques contre la rébellion et empêche donc tout retrait.
Bangui menacée ?
Mais jusqu’où peuvent aller les rebelles du Séléka ? Seleka avait affirmé vendredi stopper ses opérations militaires. Peut-on toujours croire à sa parole? Le mouvement rebelle insiste ainsi sur la priorité donnée au dialogue. Car pour Eric Massi, c’est la pression des armes exercée par les forces du président Bozizé qui pousse la rébellion à avancer, et prendre de nouvelles villes. « Il se trouve que samedi, la garde présidentielle a lancé une opération sur nos positions à Mbrès, que dimanche, ils ont lancé une opération (…) à Bria, et que nous avons dû réagir. » La capitale Bangui est-elle dans le collimateur des insurgés ? A cette question, le Séléka reste évasif. « Nous serons prêts à avoir un dialogue inter-centrafricain avec ou sans les autorités actuelles de Bangui », s’est ainsi exprimé Eric Massi.
Double discours
A Bangui, le pouvoir dénonce un double discours du Séléka, celui tenu à Ndjamena lors du sommet des chefs d’Etats d'Afrique central et celui tenu ce dimanche. Javan Zama, directeur général de la Presse présidentielle, fait part de son incompréhension au micro de RFI.