Conférence nationale de l'ANC: mode d’emploi

La conférence nationale de l’ANC (Congrès national africain) se tient du 16 au 20 décembre à Mangaung (Bloemfontein) dans le centre de l’Afrique du Sud. Environ 4 500 délégués du parti vont décider de la ligne politique des 5 ans à venir et vont renouveler leur équipe dirigeante. Ils voteront d’une part pour élire les 6 plus hauts responsables du parti, d’autre part pour élire les 80 membres du NEC, le comité national exécutif. C’est bien sûr l’élection des 6 hauts responsables qui concentre toute l’attention : le président de l’ANC est en principe le candidat du parti pour l’élection présidentielle. Etant donné l’hégémonie que l’ANC conserve en Afrique du Sud, le président de l’ANC a de bonnes chances d’être le prochain président sud-africain, au terme du scrutin prévu en avril 2014.

Vous pouvez oublier tout ce que vous savez du combat pour le pouvoir en France au sein de l’UMP. Nous sommes très loin du modèle français : l’ANC veut faire croire que le pouvoir se transmet tel un flambeau, d’un dirigeant à l’autre. La lutte pour s’en emparer se passe donc en coulisses. On cultive l’humilité, et on ne fait surtout pas campagne ouvertement.

C’est un processus dynamique. D’abord, l’ANC indique dans chaque province quelles personnalités il entend soutenir. Il y a 9 provinces en tout. La même chose se passe au sein des ligues de l’ANC, ligue des femmes, de la jeunesse et des vétérans. Ce sont les nominations. Les délégués du parti distinguent ceux qui leur semble les mieux à même d’assurer la direction du parti : président, vice-président, secrétaire général, vice-secrétaire général, coordinateur national et trésorier général.

Pour l’instant, pour la présidence, deux noms ressortent : celui de Jacob Zuma, très majoritairement, et celui de Khalema Motlanthe, le vice-président sud-africain.

Les nominés peuvent alors accepter ou non de concourir, et ils peuvent rendre leur décision publique au dernier moment seulement. Pendant la conférence elle-même, les délégués en plénière peuvent décider de nommer des personnalités supplémentaires. Il faut alors que 25% des délégués réunis le décident.

Vient ensuite le temps du vote proprement dit. Il pourrait avoir lieu dès lundi à Mangaung. Les délégués votent, manuellement, à bulletin secret. En principe, ils votent pour le candidat soutenu par leur branche locale de l’ANC, mais des surprises sont toujours possibles.

Partager :