La réplique a été cinglante. Aux vingt minutes de réquisitoire du M23, le ministre congolais des Affaires étrangères a répondu en quarante minutes d’accusations étayées par des sources comme la Monusco, l’Unicef et Human Rights Watch.
Raymond Tshibanda a dénoncé les exécutions, l'enrôlement d’enfants soldats, les pillages : « C’est simplement effarant de voir ce que ces quelques personnes, qui dirigent le M23, ont dans leur histoire, - et ils sont tous relativement jeunes - commis comme crimes sur leurs propres frères et sœurs qu’ils prétendent vouloir libérer, qu’ils prétendent vouloir servir. »
Dans la salle, la délégation du M23 ne montre aucun signe d’agacement. Réaction, à la sortie, de son chef François Rucogoza : « Nous n’avons pas peur de ce que le ministre vient de dire. Nous avons demandé à ce qu’il y ait une commission d’enquête par rapport à toutes ces allégations. »
Pour la négociation, le M23 se dit déterminé à tout mettre sur la table. Dans la délégation de Kinshasa, on se dit prêt à ne pas lâcher l’essentiel, qui est selon le député Samane Olutu Oscar « ne pas céder un seul centimètre carré de notre territoire, ne pas violer la Constitution de la République ».
Les deux belligérants ont rendez-vous demain mercredi pour s’entendre sur l’ordre du jour. Ces discussions de Kampala avaient été promises aux rebelles au terme d'une médiation des pays des Grands Lacs orchestrée par l'Ouganda, en échange de leur retrait de Goma, capitale du Nord-Kivu, qu'ils ont quittée le 1er décembre.