Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
« Il y a un problème avec une dame qui voudrait de l’argent. Elle a des difficultés pour rembourser, je suis ici aujourd’hui pour une médiation. » La médiation, maître-mot des Maisons de justice. Comme Ousseynou, plus de 25 000 personnes ont été accueillies cette année au sein des onze maisons de Justice que compte aujourd’hui le Sénégal.
On vient pour un conflit de voisinage, de loyers ou de dettes impayées, de tontines, de problèmes d’état civil, le divorce ou de succession. « C’est à peu près comme on le faisait dans les temps anciens, sous l’arbre à palabres, mais dans une forme plus moderne, plus rationnelle, conforme au droit », explique Ousmane Barry, coordonateur de la Maison de justice HLM.
Lancées en 2004, les Maisons de justice sont fières de leur bilan, avec un taux de règlement de plus de 70 % des dossiers. Papa Alassane Paye est un magistrat à la retraite. Il est le médiateur de la maison de justice HLM : « J’entends d’abord le plaignant, ensuite les mis en cause et j’essaie de rapprocher les deux parties pour arriver à une solution à l’amiable. Certains conflits peuvent être réglés en deux-trois minutes, d’autres prennent des heures voire des jours, ça dépend vraiment de la nature du conflit. Par exemple en matière successoral, ce n’est pas facile du tout. Les maisons de justice évitent l’engorgement des tribunaux. C’est gratuit, c’est rapide et c’est équitable. »
L’idée aujourd’hui est d’ouvrir, dans ces Maisons de justice, des bureaux d‘écoute pour les femmes victimes de violences.