La Commission nationale terres et autres biens (CNTB), a changé radicalement de cap sous l’impulsion de son président, Mgr Sérapion Bambonanire. Le prélat privilégie désormais la restitution intégrale des biens spoliés, terres, maisons ou plantations aux anciens réfugiés burundais de retour au pays. Les occupants sont parfois jetés à la rue, purement et simplement.
Mgr Bambonanire n’hésite même pas à revenir sur des cas déjà réglés à l’amiable avant sa nomination, des décisions qu’il assume au nom de la justice. « Au nom de quel principe, dites-moi, on peut trouver une raison pour que quelqu’un partage sa terre avec quelqu’un d’autre ? » s’interroge-t-il.
Ces décisions, qui touchent à ce que les Burundais, qui vivent encore à 90% de l’agriculture, ont de plus précieux, clivent profondément la société. À certains endroits, on en est déjà venu aux mains. La société civile, l’opposition, estiment aujourd’hui que Mgr Sérapion Bambonanire est un « danger » pour la paix civile. « Il y a des tensions réelles, explique Charles Nditije, président du parti Uprona. Je suis en train de pousser un cri d’alarme, si on ne met pas fin à cette dérive, la paix civile est en danger ».
Mais l’homme d’église reste droit dans ses bottes. « Je crains plutôt, dit-il, la guerre que pourrait mener ceux qui ont été spoliés s’ils ne sont pas rétablis dans leurs droits ».