Ce vendredi, selon deux sources plutôt indépendantes contactées par RFI, on a assisté à de très violents affrontements. Ils ont opposé les Touaregs du MNLA aux combattants du Mujao, c’est-à-dire les islamistes qui ont leur quartier général dans la ville de Gao.
Les combats ont éclaté aux alentours de 10h à une cinquantaine de kilomètres de la ville d'Ansongo. Une colonne du Mujao, le groupe armé qui occupe la région de Gao, s'est heurté à une colonne de véhicule du MNLA, le mouvement armé touareg, venu de la ville de Menaka. Chaque groupe affirme avoir voulu tendre une embuscade à l'autre.
Ces affrontements sont les premiers entre les deux groupes depuis le 27 juin, date à laquelle le Mujao a chassé le MNLA de la ville de Gao. Sur les lieux des combats, des corps, des véhicules calcinés et des prisonniers auraient été vus par des témoins. Côté bilan, chaque camp donne ses chiffres. Mais les deux parties reconnaissent que l'accrochage a été très violent.
Au sein du Mujao, Oumar Hamaha, membre d'AQMI, qui se dit désormais chef de guerre du mouvement, affirme que c'est bien le MNLA qui a engagé les hostilités mais que ce sont ses hommes qui ont pris les forces du MNLA en tenaille et sont en passe de remporter la bataille.
Ce vendredi soir, des informations concordantes font état d’un arrêt des combats. Mais pour combien de temps ? Le mouvement touareg, replié à Menaka où il réorganise ses troupes, se dit prêt a repartir à la conquête de la ville de Gao, tandis que le Mujao dit vouloir en finir avec le MNLA. Il faut donc sans doute s'attendre à une nouvelle flambée de violence dans la région, d'autant qu'à Ouagadou les négociateurs du MNLA actuellement en pourparlers avec le groupe Ansar Dine sont formels : on discute avec Ansar Dine mais on fera la guerre aux terroristes du Mujao.