Afrique du Sud: la télévision publique recadre ses journalistes dans l'affaire de la villa de Jacob Zuma

Les journalistes de la télévision publique sud-africaine, la SABC, ont reçu pour ordre de leur direction de ne pas utiliser les mots «domaine» ou «Zumaville» pour évoquer la propriété du président Jacob Zuma, dont la rénovation aux frais des contribuables fait scandale.

Il faut dire « la résidence de Nkandla », et non « le complexe présidentiel », le « domaine », et encore moins utiliser des formules péjoratives comme « Zumaville » ou « Nkandlagate », en référence à la célèbre affaire du Watergate américain.

Dans un courrier qu’a pu consulter l’AFP, le nouveau patron de la télévision publique sud-africaine a décidé de recadrer les journalistes concernant la demeure du chef de l’Etat.

La résidence de Jacob Zuma à Nkandla, dans le Kwazulu natal, défraie la chronique depuis des semaines. Il faut dire qu’il s’agit d’une résidence hors norme, avec un héliport, des bunkers sous terrains, des clôtures, selon le médiateur de la République qui a décidé d’ouvrir une enquête. Le tout a été rénové à grands frais, et c’est le contribuable qui a payé la plus grande partie de la note de 21,4 millions d’euros.

Le ministre des Travaux publics a expliqué que ces travaux avaient été planifiés de longue date, dans le souci d'améliorer la sécurité du chef de l'Etat. Et le président a affirmé que sa « très grande famille » en avait financé une grande partie, sans autre précision.

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