Les neuf prévenus qui ont été entendus mercredi ont le même profil : agés d’une vingtaine d’années, tous cadres dans l’ex-rébellion des Forces nationales de libération, le FNL d’Agathon Rwasa, qui a repris la clandestinité. Ces jeunes chauffeurs, enseignants ou simples agriculteurs ont été condamnés à 15 ans de prison en première instance pour complicité d’actes de terrorisme.
Selon le procureur général près la cour d’appel de Gitega, Emmanuel Nyandwi, ils ont servi de guides aux membres de la nouvelle rébellion des Forces pour la restauration de la démocratie au Burundi, le FRD-Abanyagihugu, lors des attaques lancées dans la nuit du 20 au 21 novembre 2011 dans la province de Cankuzo, dans l’est du Burundi.
Le hic : tous se trouvaient déjà en prison à cette date, ce que ne nie pas le ministère public. La réaction de la défense a donc été très vive. « Il est vraiment ridicule de pouvoir soutenir une certaine complicité dans cette infraction, dans la mesure où les individus ont été arrêtés deux jours avant l’attaque, s’insurge Me Prosper Niyoyankana. Ce qui veut dire qu’ils ne peuvent en aucune manière être des complices d’une infraction qui a été commise longtemps après leur arrestation. »
Ce jeudi 8 novembre, chacun retient son souffle car Hassan Ruvakuki, le correspondant en swahili de RFI, qui n’a pas pu se défendre depuis son arrestation, il y a près d’une année, va enfin pouvoir clamer son innocence publiquement si tout se passe comme prévu.