Des malades agonisants devant un hôpital fermé, un directeur de service qui s’improvise planton ou encore un homme d’affaires déambulant dans les couloirs d’une administration faute d’interlocuteur pour le renseigner sur son dossier, le Tchad s’apprête à revivre ces images pour la troisième fois.
La faute à une grève sèche de trois jours lancée par l’Union des syndicats du Tchad pour réclamer une augmentation des salaires. Après deux mois de grève avec service minimum, puis un mois de suspension, les travailleurs ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour contraindre le gouvernement à discuter des augmentations qu’ils réclament.
Face à la menace de paralysie des hôpitaux et des principaux services de l’administration, les leaders religieux ont proposé mi-septembre une médiation entre les partis. Elle a permis de suspendre la grève pendant un mois, mais n’a rien donné. Il y a dix jours, le Conseil national pour le dialogue social, une structure où siègent plusieurs sensibilités, a repris le dossier de la médiation en main. Mais il n'est pas parvenu à infléchir la position du gouvernement, ni celui des syndicats, dans ce bras de fer qui semble avoir tourné à la guerre d’usure.