Le pouvoir est vacant de fait et il est temps d'ouvrir la porte à une transition démocratique, estime la COD, qui a lancé un appel à une concertation nationale inclusive afin de rédiger une charte pour préparer cette transition. Alors que le gouvernement soutient que le président continue à gérer le pays en lui donnant ses directives depuis la France, pour la COD, la réalité est toute autre.
« Nous avons toujours estimé que, depuis 1978, les militaires se sont ingérés dans le jeu politique et que, en réalité, ce sont eux qui continuent de diriger le pouvoir, à part la parenthèse de Sidi Ould Cheikh Abdallahi », a déclaré Kadiata Malick Diallo, vice-présidente de l'UFP, à RFI. « Et aujourd’hui ce n’est pas un hasard si tout le monde pense que celui qui détient le pouvoir c’est le général chef d’état-major de l’armée, le général Ould Ghazouani. Ce n’est pas gratuit. C’est que, si on ne nous donne pas les preuves d’autre chose, nous sommes fondés à penser que les militaires restent aux commandes. C’est pourquoi nous demandons à ce que chacun puisse jouer le rôle qui est le sien. Nous ne voulons plus que les militaires puissent encore s’ingérer dans le jeu politique, ni de manière ouverte ni de manière camouflée. »
La COD considère que l'absence du président place la Mauritanie en position de faiblesse face à une double menace : menace interne d'un coup d'Etat, dans un pays à l'histoire marquée par les putschs ; menace extérieure, avec la guerre à venir au Mali et la présence de groupes islamistes armés à ses frontières.