Cette conférence de Genève a une double originalité. D'abord par l'identité des participants. Bien sûr, il y aura l'habituelle cohorte des experts et des hauts fonctionnaires spécialistes de l'Afrique et du développement.
Venus de Bruxelles pour l'Union européenne, de Washington pour la Banque mondiale, de Tunis pour la Banque africaine de développement et bien sûr aussi de Bujumbura, ils vont travailler pendant deux jours sur les plans de développement de ce pays, l'un des plus pauvres au monde.
Mais, et c'est la première originalité, il y aura aussi des nouveaux venus, représentants de la Turquie, des pays du golfe Persique ou du groupe des BRICS, Brésil Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud. D'éventuels investisseurs des secteurs pétroliers et miniers sont également attendus.
La seconde originalité de cette conférence de Genève, c'est qu'elle n'est pas destinée à ramasser des fonds mais plutôt à se projeter dans l'avenir du Burundi, à concevoir les grands projets d'infrastructure dont le pays, comme beaucoup d'autres en Afrique, a tant besoin.
Avec une économie essentiellement agricole, une population de 8 millions d'habitants le Burundi connait certes une croissance significative, plus de 4% mais 67% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté.
Pour les organisations de défense des droits de l'homme, les bailleurs de fonds doivent aborder, devant les autorités de Bumjumbura, la question du respect des droits des droits de l'omme et de la bonne gouvernance avant de s'engager à nouveau à financer des projets dans ce pays. Comme le précise Carina Tersakian, la porte-parole de HWR, Human Rights Watch.