L’Union africaine a illustré hier la volonté de la communauté internationale de faire bloc derrière les autorités maliennes, engagées dans un bras de fer, face aux islamistes armés qui ont pris le contrôle d’une partie du nord du pays.
La décision de réintégrer le Mali au sein de l’institution s’apparente à un nouveau signal de solidarité envers le régime de transition, cinq jours avant la décision d’envoyer prochainement, avec l’aval de l’ONU, une force armée d’environ 3 000 hommes issus des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Dès le 24 octobre au matin, la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, avait déjà témoigné de l’inquiétude de l’organisation face aux groupes terroristes criminels oeuvrant dans le nord du Mali. Selon elle, ils menacent les principes majeurs de l’UA que sont l’unité nationale et l’intégrité territoriale.
Rappelant les enjeux de la situation, pour l’ensemble de la région et au-delà, elle a insisté sur le principe général qu’il ne pouvait y avoir de développement sans paix et vice-versa.
Dans la soirée, l’Union africaine a aussi renouvelé son attachement à l’ordre constitutionnel, appelant à la convocation d’élections au Mali dès le début de l’année 2013.
Les inquiétudes de la Croix-Rouge
La moitié de la population qui habite le nord du Mali, dans des régions occupées depuis près de sept mois par des groupes islamistes armés, a besoin d'aide avant la fin de l'année. C'est ce qu'a estimé, hier à Bamako, le président du CICR, Comité international de la Croix-Rouge. Peter Maurer venait de passer trois jour au Mali, mais aussi au Niger. Il a été notamment reçu par le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra et a également effectué une visite de terrain, à 600 km au nord de Bamako. Il évoque une crise que se dessinait depuis longtemps.
Le président du CICR explique que les troubles politiques sont venus s'ajouter à une crise alimentaire existante, poussant les populations à se déplacer. Selon lui, près de 500 000 personnes, soit la moitié de la population du Nord, ont besoin d'aide. Il évoque ensuite les accords de sécurité passés par le CICR avec les groupes armés pour pouvoir venir en aide aux populations.