Ghana : les marins argentins sont rentrés, mais leur navire reste à quai

Deux cent quatre-vingt marins argentins coincés au Ghana depuis trois semaines sont rentrés à Buenos Aires. Mais le trois-mâts argentin Libertad à bord duquel ils étaient arrivés est resté à quai au port de Tema, près d'Accra. Il est toujours coincé à la suite d'une décision des tribunaux ghanéens qui ont fait droit à la demande d'un fonds spéculatif américain NML. Celui-ci réclame à l'Argentine le paiement d'une dette de plus de 370 millions de dollars (283 millions d'euros).

Le fonds en question est basé aux Iles Caïmans, un paradis fiscal des Caraïbes. Son fonctionnement est assez simple : il achète à bas prix de la dette des pays ou d'entreprises en difficulté. Lorsque la situation se redresse, il exige le remboursement des titres de la dette achetés quelques années auparavant et des intérêts qui ont couru depuis l'émission de ce titre.

Ce sont donc des sommes considérables qui sont en jeu. Ces fonds spéculatifs investissent des sommes très importantes dans les procédures judiciaires qu'ils lancent pour récupérer leurs mises. C'est ce qui leur vaut le surnom de « fonds vautour ».

Le continent africain lui-même a subi à de nombreuses reprises l'assaut de ces fonds spéculatifs. De la Zambie au Liberia, rares sont les pays africains endettés à avoir été épargnés. Pour leur venir en aide, pour faire face à ces procédures judiciaires internationales très complexes et onéreuses, la Banque africaine de développement a créé une facilité africaine de soutien juridique.

Dernière affaire en date, l'échec d'un de ces fonds face à la Gecamines, société minière de la RDC qui a pu récupérer 150 millions de dollars bloqués depuis des années.

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