A en croire les explications fournies par le procureur de la République, c'est mercredi dernier que le complot contre le chef de l'Etat a été mis en oeuvre.
A cette date, explique Justin Gbénaméto, l'homme d'affaires Patrice Talon a réuni dans un hôtel de Bruxelles la nièce du président, le médecin personnel du chef de l'Etat et l'ancien ministre du Commerce et de l'Industrie. Toujours selon cette source, ces trois personnes se sont vues promettre par Patrice Talon un milliard de francs Cfa chacun pour mener à bien l'assassinat.
Patrice Talon, le présumé commanditaire, un proche du président
« Deux jours plus tard, les médicaments empoisonnés ont été réceptionnés à l'aéroport de Cotonou par l'ex-ministre qui les a transmis au docteur Cissé. Il devait les administrer le lendemain au président. Heureusement que la nièce a parlé de cette affaire à sa soeur et à son petit ami. C'est eux qui ont informé le chef de l'Etat du complot », assure le procureur de la République qui dit avoir obtenu les aveux de ces trois personnes.
Dans la soirée, Zoubérath Kora-Séké, Mudjaidou Soumanou et Ibrahim Mama Cissé ont été inculpés, notamment de tentative d'assassinat, puis conduits à la prison de Cotonou.
Le procureur a par ailleurs requis l'émission d'un mandat d'arrêt international contre Patrice Talon. Après s'être vu retiré plusieurs contrats avec l'Etat, cet ancien très proche du président se retrouve aujourd'hui dans le collimateur de la justice béninoise. Joseph Djobenou, avocat de deux des trois inculpés, considère que si un complot existe, peut-être que celui-ci n'est pas là où on le croit.